L’excision et les autres mutilations génitales féminines

 

En France, près de 125 000 femmes ont subi une mutilation sexuelle. Si depuis 40 ans, la lutte contre ces violences faites aux petites filles a permis de mettre en place une véritable prise en charge psychologique et chirurgicale, la question reste encore taboue. Chaque année, le 6 février, c’est la journée internationale de la tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales féminines, journée au cours de laquelle un état des lieux et une sensibilisation du public sont organisés.

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Terreur du désir

Excision, clitoridectomie, infibulation ou castration ont généralement pour objectif  d’imposer aux autres, un contrôle de soi et de ses désirs pulsionnels, actes qui continuent à être effectués au nom des traditions culturelles

Excision, castration, mortification et autres mutilations sexuelles, en cause principale: les religions

Dans la plupart des traditions religieuses, on retrouve les idées de purification, de souffrance physique et de mortification (Souffrance que s’imposent les croyants pour faire pénitence). Ces pratiques veulent forcer les victimes à se soumettre aux traditions et à se tourner vers un dieu.

Ce n’est qu’en1902 que le pontificat de Léon XIII interdit  la castration. Au XVIIIe siècle, Alphonse-Marie de Liguori, docteur de l’Eglise, voulait déjà interdire cette pratique barbare, sans y réussir.

Durant la Renaissance, l’Eglise pratiquait la castration. Sous Clément VIII (1592-1605), les castrats étaient intégrés aux chœurs de la chapelle Sixtine à la condition, toutefois, que l’opération soit effectuée avant la puberté !

Bien que la castration soit interdite depuis 1880 en Inde, une partie de la population persiste à la pratiquer juste après la puberté sur des jeunes garçons : les hijras, transgenres ou  travestis.

Une autre pratique, bien moins radicale, est parfois interprétée comme une manière de lutter contre les excès du désir masculin dans le judaïsme : la circoncision du prépuce, symbolisant l’alliance de Dieu avec Israël.

Le grand philosophe juif Moïse Maïmonide (XIIe siècle) explique que la circoncision, en outre, a pour but « d’affaiblir l’organe, afin d’en restreindre l’action et de le laisser au repos le plus possible… Le véritable but, c’est la douleur corporelle à infliger à ce membre et qui ne dérange en rien les fonctions nécessaires (…) [à la procréation], mais qui diminue la passion et la trop grande concupiscence ». Notons que la circoncision est également pratiquée en islam, sans revêtir de caractère obligatoire. Il s’agirait plutôt d’une coutume participant de la «perfection de l’homme».

Origine des pratiques de l’excision et de la circoncision

Dans un ouvrage paru en 1954, « Nations nègres et culture : de l’Antiquité nègre égyptienne aux problèmes culturels de l’Afrique noire d’aujourd’hui  » , le scientifique sénégalais Cheikh Anta Diop avance une théorie inspirée par les travaux de son professeur, l’ethnologue français Marcel Griaule, dont il fut étudiant doctorant à l’Université de Paris. D’après lui, l’excision et la circoncision en Afrique auraient la même origine. Toutes deux seraient issues de la tradition dogon (Mali) selon laquelle Amma (Dieu chez les Dogons) a eu deux enfants, des jumeaux appelés Nommo, à la fois mâle et femelle.

Le retrait du clitoris est vu comme l’ablation de la partie mâle et érectile chez la femme, tandis que la circoncision consiste à amputer l’homme de sa partie femelle, molle et humide

Ce serait suite à ce mythe Dogon  que les pratiques de la circoncision et de l’excision auraient débuté : ablation de la partie perçue comme féminine du sexe (le prépuce) chez les garçons et de la partie perçue comme masculine (le clitoris) chez les filles, afin de positionner clairement chaque enfant dans son sexe et son genre. Toujours selon Anta Diop, ces rites se seraient par la suite répandues sur le continent. Mais la pratique de l’excision fut rapidement abandonnée dans plusieurs régions de l’Afrique, tandis que la circoncision se pratique encore massivement aujourd’hui.

En Asie comme en Chine, l’existence d’eunuques est attestée depuis le VIIe siècle avant notre ère.

Sources:

Actuabd

« Les mutilations sexuelles au prisme des religions » Le monde

« Marquage religieux: Excision, circoncision: le pouvoir des hommes sur l’enfant! » Le monde

Une fille est excisée toutes les 10 secondes en moyenne dans le monde

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Pour la plupart des jeunes filles, les vacances d’été sont synonymes de bonheur et d’insouciance. Mais pour une partie d’entre elles, elles seront malheureusement synonymes de violences et de traumatisme si rien n’est fait pour les protéger. En effet, chaque année, des milliers de jeunes filles risquent d’être excisées lors d’un séjour dans leur pays d’origine ou celui de leurs parents. Une vigilance particulière doit donc s’exercer à l’approche des départs en vacances.
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L’excision est encore et toujours pratiquée dans 92 pays à travers le monde, soit dans 4 continents sur 5. D’après l’UNICEF, dans le monde, une fille est excisée toutes les 10 secondes en moyenne et si rien n’est fait, 30 millions de filles risquent d’être excisées au cours des 10 prochaines années. D’après End FGM Europe, 190 000 filles vivant dans l’Union Européen sont menacées d’excision. Malheureusement, la crise sanitaire n’a fait qu’empirer cette situation : l’ONU estime que 2 millions de cas supplémentaires d’excision sont à craindre d’ici 2030 à cause des conséquences de la pandémie.

excision wiki

 » Les mutilations génitales féminines en Sierra Leone : Les filles continuent de se vider de leur sang, mais un rituel alternatif pourrait sauver des vies et préserver la tradition » CNN  (en anglais)

« Les femmes excisent les petites filles pour les hommes » France24

« J’ai entendu mes sœurs hurler » Le Figaro

« Recrudescence des excisions avec la crise du coronavirus » Le Figaro

« Témoignage: vaincre le tabou de l’excision » Le figaro

« Pourquoi l’excision est-elle pratiquée? » Fondation Djigui 

« 6 Février:  Journée mondiale de lutte contre les mutilations génitales féminines » Nations Unies

« Mutilations génitales féminines » (Wikipedia)

 

Vidéos

Mon corps, mes choix

Pour la plupart des jeunes filles, les vacances d’été sont synonymes de bonheur et d’insouciance. Mais pour une partie d’entre elles, elles seront malheureusement synonymes de violences et de traumatisme si rien n’est fait pour les protéger. En effet, chaque année, des milliers de jeunes filles risquent d’être excisées lors d’un séjour dans leur pays d’origine ou celui de leurs parents. Une vigilance particulière doit donc s’exercer à l’approche des départs en vacances.

Vidéo You Tube de la chaîne « Excisions parlons en » en français de 2 min

 

20 ans de déni après la découverte de son excision – Ça commence aujourd’hui

 

Vidéo You Tube de la chaîne « Ça commence aujourd’hui » en français de 9 min

Livres et BDs

Ce livre lève un tabou sur comment est enseignée (ou pas) la sexualité aux jeunes filles guinéennes

livre un tout petit bout d elles

BD éducative sur les mutilations génitales des fillettes au Congo

livre ne me coupez pas

Belle création, beaux dessins épurés, colorés et visages vivants. Des hommes défendent la cause contre l'excision.

livre l'excision 2

Historique, analyse et conséquences psychologiques, sociologiques et symboliques de cette contume

Documentaire

« In the name of your daughter » Au nom de votre fille, un documentaire de Giselle Portenier

Vidéo You Tube de la chaîne « The Why »  en anglais, sous-titrable en français de 1h 6 min

Résumé

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Terrifiés par les histoires de filles saignant à mort, les jeunes enfants tanzaniens sont confrontés à un choix terrible : se soumettre aux mutilations génitales féminines et au mariage précoce, ou risquer leur vie et s’enfuir de chez eux. Rhobi Samwelly, une héroïne locale courageuse, tient tête à sa communauté et fournit une maison sécurisée pour protéger les filles courageuses. Bien que les mutilations génitales féminines (MGF) soient nuisibles et illégales, dans le nord de la Tanzanie, il est largement admis que le clitoris des filles doit être coupé pour réduire la promiscuité. Les filles mutilées exigent également le double du prix de la mariée que les filles non excisées. La «saison de coupe» au nom effrayant se déroule pendant les vacances scolaires de décembre. Maintenant, certaines des filles les plus courageuses du monde, dont certaines n’ont que huit ans, laissent derrière elles tous ceux qu’elles aiment pour courir vers une maison sécurisée, sans savoir si elles reverront un jour leur famille. Nous suivons la fougueuse et courageuse Rosie Makore, 12 ans, l’une des filles courageuses qui fuient les mutilations génitales féminines (MGF) et le mariage précoce que ses parents avaient prévu pour elle. Nous rencontrons la charismatique Rhobi Samwelly qui protège les filles et combat la pratique millénaire. Mais les anciennes traditions ont la vie dure. En coopération avec la Safe House, l’officier de police Sijali et son équipe commencent à sévir contre les MGF, arrêtant les parents et les exciseurs tout en sauvant les filles en danger. Alors que la saison de coupe de l’année tire à sa fin, lors de réunions de réconciliation déchirantes, les parents doivent décider s’ils épargneront leurs filles et les reprendront. Nous rencontrons la charismatique Rhobi Samwelly qui protège les filles et combat la pratique millénaire. Mais les anciennes traditions ont la vie dure. En coopération avec la Safe House, l’officier de police Sijali et son équipe commencent à sévir contre les MGF, arrêtant les parents et les exciseurs tout en sauvant les filles en danger. Alors que la saison de coupe de l’année tire à sa fin, lors de réunions de réconciliation déchirantes, les parents doivent décider s’ils épargneront leurs filles et les reprendront. Nous rencontrons la charismatique Rhobi Samwelly qui protège les filles et combat la pratique millénaire. Mais les anciennes traditions ont la vie dure. En coopération avec la Safe House, l’officier de police Sijali et son équipe commencent à sévir contre les MGF, arrêtant les parents et les exciseurs tout en sauvant les filles en danger. Alors que la saison de coupe de l’année tire à sa fin, lors de réunions de réconciliation déchirantes, les parents doivent décider s’ils épargneront leurs filles et les reprendront.

Associations

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Excision, parlons-en ! – association laïque et apolitique déclarée sous le régime de la loi du 1er juillet 1901 – a pour objet de contribuer à fédérer des associations ou autres personnes morales, ainsi que des personnes physiques sur la thématique de l’excision en France ou dans le monde.

Nous proposons d’œuvrer à la disparition de l’excision en privilégiant un travail de mutualisation des expertises de différents acteurs, ainsi que l’information, l’éducation et la formation.

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Logo-final-Droitau corps

Droit au Corps est une association de droit français à but non lucratif (statuts, vision).

Son objet est de promouvoir l’abandon de toute forme de mutilation sexuelle – féminine, masculine, transgenre et intersexe : excision, circoncision ou autre – c’est-à-dire toute modification d’organe sexuel pratiquée sur un individu sans son consentement libre et éclairé, et sans nécessité médicale.

Elle est présente dans le monde francophone (notamment en Europe, en Afrique et au Canada) et entretient des relations avec des mouvements similaires au niveau international.

Droit au corps

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Groupe pour l’Abolition des Mutilations Sexuelles Féminines, des Mariages Forcés et autres pratiques traditionnelles néfastes à la santé des femmes et des enfants

 

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